Libye: pour la presse européenne, Sarkozy se pose en chef de guerre
Por Flávio Bittencourt Em: 21/03/2011, às 19H55
[Flávio Bittencourt]
Libye: pour la presse européenne, Sarkozy se pose en "chef de guerre"
Claire Ané, do Le Monde, escreve sobre o estranho presidente.
CHARGE PUBLICADA
PELO DIÁRIO BRITÂNICO
THE INDEPENDENT
MONTAGEM: LIZZY OWEN
(http://www.independent.co.uk/news/world/europe/sarkozy-the-new-napoleon-1488656.html)
22.3.2011 - O texto [ABAIXO] é francês, mas a charge [ACIMA] é inglesa - Eles são do Velho Mundo, eles que se entendam! F. A. L. Bittencourt ([email protected])
"Libye : pour la presse européenne, Sarkozy se pose en "chef de guerre"
LEMONDE.FR | 21.03.11 | 20h25 • Mis à jour le 21.03.11 | 22h20
Claire Ané
"Chef de guerre" : la plupart des journaux français, mais aussi des titres étrangers, se penchent lundi 21 mars sur le nouveau rôle endossé par Nicolas Sarkozy en lançant l'intervention armée en Libye
Le style se veut différent. Une "courte déclaration" devant les caméras du monde entier, samedi après-midi, "visage grave, voix neutre, posture droite", souligne le Journal du dimanche, sans répondre ensuite aux questions de la presse. "Je ne fais pas ça par plaisir", confiera-t-il cependant à l'hebdomadaire. Pour être à la hauteur de l'enjeu, il a "longuement consulté Jacques Chirac, qui avait dit non à la guerre en Irak", révèle Le Parisien. "Le président joue la solennité" et, fort de cette nouvelle posture, "n'a pas tenu de réunion sur les cantonales, dimanche soir", souligne Le Monde (article en édition Abonnés).
"Les Français aiment avoir un chef de l'Etat actif sur la scène internationale", et "une bonne crise", c'est peut-être ce dont avait besoin Nicolas Sarkozy, note un diplomate cité par le Guardian de Londres : il s'agit de reprendre la main, un an avant une élection présidentielle qui s'annonce difficile. Mais aussi de faire oublier les errements de la diplomatie française lors des récentes révolutions en Tunisie et Egypte, et l'accueil fait à Kadhafi fin 2007, "avec tous les honneurs" et "de bonnes affaires", souligne Die Welt allemand. S'y ajoutent des "raisons personnelles", selon The Economist : "Kadhafi l'avait traité de clown et son fils Saïf Al-Islam a allégué sans preuve que la Libye avait participé au financement de sa campagne présidentielle de 2007".
"BRILLANT MOUVEMENT TACTIQUE"
Il convenait donc, poursuit Die Welt, "de se comporter en manager de crise comme lors du conflit en Géorgie en 2008". Le Figaro décrit l'offensive diplomatique du président ces dernières semaines. Félicité par un ministre, il aurait répondu : "Je n'ai pas joué, j'y croyais." The Economist loue "l'expérience" du nouveau ministre des affaires étrangères, Alain Juppé, tout comme Libération. Le JDD assure que Nicolas Sarkozy "a convaincu Obama de le suivre sur le terrain libyen", par téléphone, dans la nuit de mercredi à jeudi. Mais nul écho de cette conversation dans le New York Times, pour qui le revirement de Hillary Clinton a entraîné celui du président américain, même s'il y eut ensuite un "brillant mouvement tactique" français pour faire adopter la résolution à l'ONU.
Reste que c'est bien le président français qui est en première ligne pour lancer l'intervention armée : il monte "en 36 heures" la réunion de samedi à l'Elysée pour "afficher la photo de famille des 19 'partenaires' européens, nord-américains et surtout arabes", explique Le Parisien. Les louanges pleuvent, note La Libre Belgique, non sans quelques grincements de dents rapportés par le New York Times : "les premières sorties aériennes françaises, qui n'étaient pas coordonnées avec les autres pays, ont mis en colère certains dirigeants réunis à Paris, selon un haut diplomate d'un pays de l'OTAN. Celui-ci a ajouté que le mouvement des troupes de Kadhafi était clair dès le vendredi, mais que la France avait bloqué tout accord de l'OTAN dans l'attente de la réunion de Paris."
Le rôle de Nicolas Sarkozy paraît d'autant plus important que "Hillary Clinton joue une partition inusitée dans les annales des interventions armées américaines : l'humilité", analyse le Washington Post. Et The Economist prévient : 'Si l'opinion publique française salue le renouveau de la crédibilité nationale, elle n'a pas encore été préparée à une longue et sale guerre.' "